Organisme de formation | Vie de la ligue
16 juin 2021
Organisme de formation | Vie de la ligue
16 juin 2021
La précarité des jeunes est régulièrement évoquée dans les médias, néanmoins, leurs engagements ne sont pas mis en lumière. Les jeunesses contribuent activement à la vie de la cité, c’est pourquoi, la Ligue 35 souhaite mettre en valeur la richesse de l’engagement associatif des jeunes citoyens à travers une série de portraits.
« Ça fait partie d’une des écoles de la vie » voici comment est défini le BAFA par Ségolène Crombez, chargée de projets animation et formatrice BAFA à la Ligue de l’enseignement 35.
Le BAFA c’est un brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur. C’est un brevet, ce n’est pas un diplôme professionnel de l’animation. Il permet à des jeunes et des moins jeunes aussi, parce que c’est une formation qui est ouverte à partir de 17 ans, de pouvoir acquérir des compétences pour gérer un groupe d’enfants sur les vacances, la saison. Le BAFA permet d’avoir un petit job d’été ou pour les vacances pour combler ses fins de mois. Il y a beaucoup de jeunes qui s’inscrivent sur le BAFA mais je rappelle vraiment que c’est à partir de 17 ans mais même à 50 ans, on a le droit de passer son BAFA. Il n’y a pas de limite maximale.
Ça permet d’avoir un job d’été et de se faire un peu d’argent, ça c’est la première chose. Mais c’est plus que ça pour moi. C’est aussi une première forme d’engagement, parce que c’est aussi une responsabilité que de gérer un groupe d’enfants. Cela permet aussi de l’émancipation de l’individu et du jeune en tant qu’acteur de la société, parce que sur une formation BAFA on va beaucoup se questionner sur le monde dans lequel on vit. On utilise des méthodes actives qui vont pouvoir permettre de faire débattre les jeunes, par exemple sur la laïcité et sur les luttes contre les discriminations. Il y a cette idée, quand même, que l’animateur BAFA a cette fonction éducative d’apporter quelque chose à l’enfant. Pourquoi passer le BAFA ? Parce que c’est aussi l’école de la vie, c’est rencontrer des gens qui sont différents de nous, qui ne viennent pas forcément des mêmes milieux sociaux, culturels. C’est vivre des formations pendant 6 à 8 jours ensemble et se positionner en tant qu’acteur dans le vivre-ensemble et de faire corps avec toutes les valeurs qu’on peut défendre
Je ne sais pas si c’est la première, mais en tout cas cela en est une. Il y a aussi des jeunes qui vont s’investir dans leur établissement scolaire, dans la maison des lycéens. C’est une forme d’engagement, ça c’est sûr ! En fait, de prendre de son temps, parce qu’on est vraiment sur un brevet, qu’on est sur une indemnité qui n’est pas à la hauteur d’un salarié, et de le mettre au service d’un collectif. Souvent ça peut amener à s’investir dans la société et rentrer dans des associations. Pour la plupart, la formation BAFA est dispensée par des associations qui sont habilitées. À la Ligue de l’enseignement, nous faisons un BAFA à projets avec le Cercle Paul Bert où il s’agit déjà de jeunes engagés qui vont faire le BAFA. C’est un tremplin pour pouvoir s’engager dans les différentes associations.
Pour ma part, j’ai fais des colonies de vacances, parce que j’ai une maman qui est directrice de séjours. C’était donc une évidence, ça tombait sous le sens qu’à 17 ans j’allais passer mon BAFA. Ça m’a permis de passer de l’autre côté de la barrière, de ne plus être jeune mais animatrice. Surtout qu’à un moment, tu ne peux plus faire de séjours quand tu arrives à tes 18/20 ans. Ça a été évident pour moi. Je suis allée, à l’époque, à la Ligue de l’enseignement 44 pour me former. Quand tu passais un stage BAFA à la Ligue 44, on te mettait sur les séjours de vacances. Il mettait en priorité leurs stagiaires. Le stage BAFA a été une chouette opportunité pour moi. Même si j’avais déjà la vocation pour être animatrice professionnelle, je pense que le BAFA renforcé mon désir. Il m’a conduite à être formatrice aujourd’hui. Le BAFA a été, et je pense que c’est le cas pour les trois quarts des jeunes, un moment de ma vie, que je n’oublierai jamais. Ça a été logique, par la suite, d’être formatrice BAFA, pour continuer à transmettre ce qu’on a pu me donner. C’est porteur de sens.
Pas sur tout et pas pour tout le monde au même niveau. Mais en tout cas, ce que j’adore en tant que formatrice c’est lorsque tu éveilles les consciences. Tu vois quand il y a des lumières qui s’allument dans les yeux des stagiaires. C’est très imaginé mais c’est ça. L’idée n’est pas de leur dire c’est comme ça ou comme ça, c’est de leur dire de réfléchir collectivement. Le BAFA est un espace qui permet l’émancipation, qui permet aux jeunes de se questionner, de donner leur point de vue et d’agir. C’est de la vraie transmission, autant en tant qu’animateur ou formateur. J’ai également l’impression d’apprendre autant que les stagiaires. Ils apportent quelque chose parce qu’ils arrivent avec ce qu’ils sont. C’est le propre de l’éducation populaire : l’éducation du peuple, par le peuple et pour le peuple. C’est comment on s’apporte tous les uns avec les autres. C’est un espace un peu hors du temps.
Le BAFA se fait en trois étapes. Il y a une formation générale de 8 jours. Sur cette formation, l’idée est d’acquérir toutes les compétences et savoirs pour pouvoir encadrer des enfants. Ce stage de 8 jours peut se faire en demi-pension, en internat ou en externat Ensuite, une fois que ce stage est fait, il est validé par l’équipe de formateurs. S’il est validé, le stagiaire peut passer à la deuxième étape. Il s’agit du stage pratique en structure de loisirs, soit dans un centre de loisirs, soit dans une colonie de vacances. Il faut que ce soit une structure habilitée par l’Etat. Ce deuxième stage est de 14 jours minimum. L’idée est de vraiment être avec les enfants, avec une équipe d’animateurs diplômés et confirmés. Les stagiaires accompagnent sur le terrain avec les enfants. Une fois ce stage validé par le directeur du centre ou de la colonie, le stagiaire peut passer à la troisième étape du BAFA. Pour cette étape, c’est soit un approfondissement ou une qualification. Il existe trois qualifications en France. À la Ligue 35, nous en faisons qu’une : la surveillance de baignade. C’est une qualification durant 8 jours. Mais il existe aussi une qualification voile et kayak. Ceux ne souhaitant pas faire de qualification, peuvent néanmoins faire un approfondissement avec un stage de 6 jours sur plusieurs thématiques différentes (le numérique, le développement durable, les mini camps, les publics spécifiques etc.). Le dossier du stagiaire passe en commission. Une fois ces trois étapes validées, la/le stagiaire reçoit son BAFA. La formation doit se réaliser sur 30 mois maximum.
Ça fait partie d’une des écoles de la vie.
Plein de mots… Les jeunesses sont porteuses d’espoir et de changement.