Vie associative | Vie de la ligue
23 septembre 2021
Vie associative | Vie de la ligue
23 septembre 2021
Hélène : C’est Rose* qui nous a envoyé un mail en mai. Elle a vu notre initiative sur les réseaux, elle venait d’une ville où il y avait déjà ce projet en place au niveau national. Il y a énormément de ville où s’est déjà mis en place, la collecte en mobilité douce des biodéchets pour en faire du compost, elle a vu qu’à rennes ça n’existait pas et quand elle nous a découvert elle nous a tout de suite contacté !
Rose a beaucoup discuté avec des membres de l’équipe de la Ligue 35 sur l’intérêt de mettre en place la collecte des biodéchets au sein de votre petite cuisine.
*Rose, en stage pendant deux mois à la fédération 35, nous a accompagné sur notre stratégie de développement durable en interne et en externe.
Sophie : Nous étions toutes les trois anciennes collègues de travail et nous faisions toutes les trois du compost dans notre vie personnelle, de manière différente, soit en lombricomposteur ou composteur collectif en bas d’immeuble, et c’est quelque chose que l’on trouvait super et même moi j’ai trouvé ça révolutionnaire quand je l’ai mis en place chez moi !
On était en perspective d’évolution professionnelle aussi, avec des appétences pour tout ce qui touche aux questions environnementales, on a discuté de tout ça, on se disait que l’on aimerait bien créer une cycloentreprise à vélo pour faire du ramassage de biodéchet pour en faire du compostage. On s’est alors renseigné sur ce qui se faisait en France, pour savoir si ça existait à Rennes, comme il n’y avait rien à Rennes on s’est dit qu’on allait essayer de créer ça pour la ville.
Donc on fait des formations, sur l’entreprenariat, une formation en tant que « maître-composteur » toutes les trois, on est formé depuis avril. On a créé l’association fin février, et on a commencé les expérimentations, donc les premières collectes depuis mi-mai, à la réouverture des restaurants.
Hélène : La phase d’expérimentation va durer 4 mois, jusqu’à mi-septembre. On s’était dit une vingtaine de clients pour commencer, pour nous tester sur la logistique, le fonctionnement, le matériel. À la fin on va pouvoir faire un retour, un petit bilan de tout ça pour s’améliorer et continuer de grandir un petit peu.
Sophie : Notre cible c’est vraiment tous les espaces qui disposent de biodéchets, mais on cible vraiment les petits et moyens producteurs de biodéchets. Par exemple la cafétéria de la cité judiciaire c’est vraiment trop gros pour nous, on peut mettre 300 kg de biodéchets dans notre remorque, on ne peut pas juste collecter à un gros client. Donc, les petits et moyens producteurs de biodéchets, à moins de 4 tonnes l’année et chez qui il n’y a pas la possibilité d’installer une grosse poubelle qui pourrait être collectée par les camions poubelle. C’est pourquoi l’hypercentre de rennes est intéressant, il n’y a pas forcement la possibilité d’installer ou d’accéder à un compost de bas d’immeuble, les producteurs n’ont pas forcément le temps d’avoir un compost à gérer, parce qu’on peut installer un compost en entreprise, mais ce sont les salariés qui gèrent le composteur. Tandis que notre solution c’est de récupérer vos biodéchets, parce que votre intérêt c’est de les revaloriser, et de montrer votre action de valorisation et de fertilisation des sols, d’éviter l’incinération et c’est nous, de manière professionnelle, qui nous chargeons de faire un compost pour pouvoir revaloriser et refertiliser les sols de l’espace où on est installé, le Jardin des Mille Pas à la Prévalaye.
L’idée c’est vraiment que l’on touche des gens qui n’ont pas la place, pas le temps de gérer un composteur partagé et qui ont la fibre écologique. Tout en sachant qu’il y a la loi de transition énergétique qui va imposer, début 2024, aux professionnels comme aux particuliers, le tri à la source de ses biodéchets, comme pour le tri aujourd’hui. Dans tous les cas, tous les espaces que l’on touche actuellement vont devoir mettre en place des choses, on est en avance en quelque sorte par rapport à la loi.
Hélène : On vient collecter chez les clients, puis, quand on arrive sur notre zone de compostage, qui est donc Jardin des Mille Pas, on vide nos seaux et on regarde ce qu’il y a dedans. S’il y a des erreurs de tri on les enlève, si les déchets sont trop volumineux, pour accélérer le processus il ne faut pas que ce soit trop gros, on les coupe. Et pour l’équilibrer on vient apporter de la matière carbonée s’il n’y en pas suffisamment, ça va structurer le compost, on mélange et ça nous donne le bon processus de départ pour le compostage.
Sophie : Pour un compost individuel le processus dure 6 à 9 mois, plutôt 9 mois. Mais avec la montée en température qui se passe, parce qu’on a énormément d’apport, actuellement, notre zone contient un peu plus de 4 tonnes depuis mi-mai, que de cuisine, si on rajoute à coté les déchets carbonés ça donne 70% de déchet de cuisine pour 30% de déchet carboné, c’est du bois chez nous, depuis mi-mai donc on est déjà prête pour le mois d’octobre à amender les sols, donc prêt de 4 mois.
Hélène : Nous allons produire un compost de qualité que l’on va faire normer, c’est-à-dire analyser en laboratoire pour savoir exactement ce qu’il contient, s’il est de qualité et s’il est sein c’est-à-dire qu’il ne reste pas de pathogènes. Souvent la viande crue en contient c’est pour ça qu’on n’en prend pas la viande et le poisson cru, même si c’est censé être tué par le processus de compostage. Il faut s’assurer que le compost contient tous les nutriments pour fertiliser un sol. Une fois qu’il sera normé on pourra le proposer à des maraîchers locaux.
Donc nous on ne va pas l’utiliser pour notre activité, ce n’est pas notre activité professionnelle. Mais, notamment avec le jardin qui nous accueil, on pourra en donner et aussi à des particuliers qui souhaitent un petit sac de compost.
Sophie : Parce que le compost c’est un amendement pour le sol très important car ça contient de l’azote, du calcaire, du carbone, tous les nutriments nécessaires pour produire en qualité et en quantité sans avoir besoin de mettre de l’engrais et c’est naturel !
Hélène : En fonction du nombre de passage et du gisement dans la structure. On propose un à quatre passages dans la semaine en fonction du poids, un passage est égal à un seau de 25l.
Sophie : On réfléchit à des abonnements mini pour les entreprises où il n’y a que peu de collecte, on adapte après un mois d’essai en fonctionnement du gisement.
Sophie : C’est vraiment une création de réseau pour nous en tant que jeune association, il y a aussi le fait que l’on puisse être épaulé sur les animations que l’on souhaite créer, avoir du lien avec les scolaires, être dans l’éducation et la prévention auprès de ce public c’est quelque chose qui nous touche et qui nous donne envie d’agir. Et on aimerait avoir des services civiques et donc d’être aussi épaulé sur ce point.
On est ravi de mettre en place le ramassage de biodéchets à la Ligue, c’est notre première association donc ça va être un test, on est demandeuse de retours.