Culture

07 mars 2025

L’action culturelle en milieu pénitentiaire : un véritable levier d’insertion

La Ligue de l’Enseignement 35 : Engagée pour la culture en milieu pénitentiaire

La Ligue de l’Enseignement 35, joue un rôle central dans le déploiement de l’action culturelle en milieu pénitentiaire en Ille-et-Vilaine. Elle met en œuvre des projets culturels de qualité, favorisant l’accès à la culture des personnes placées sous main de justice et contribuant activement à leur réinsertion, préservant ainsi leurs droits culturels dans les établissements pénitentiaires du département :

  •  Centre pénitentiaire de Rennes-Vezin
  •  Maison d’arrêt de Saint Malo
  •  Centre pénitentiaire de Rennes

Un cadre institutionnel précis et des objectifs concrets

La programmation culturelle en milieu pénitentiaire repose sur une volonté commune de réduire les inégalités d’accès à la culture et de proposer aux détenus des activités favorisant leur réinsertion. Cette dynamique est impulsée par une convention interministérielle entre le ministère de la Culture et celui de la Justice.

Ainsi, les DRAC assurent la coordination avec les DISP et participent au financement et à l’accompagnement des projets culturels. Ce cadre multi-institutionnel permet d’inscrire l’action culturelle au sein des dispositifs d’éducation et de formation en milieu carcéral, en cohérence avec les objectifs de réduction de la récidive.

L’action culturelle en prison répond à des objectifs concrets fixés par les pouvoirs publics :

  • Favoriser l’accès à la culture : Lutter contre l’exclusion culturelle en proposant une offre artistique et littéraire variée.
  • Soutenir le développement personnel : Encourager l’expression, la confiance en soi et la socialisation.
  • Préparer la sortie et l’insertion : Développer des compétences transversales utiles dans un parcours de réinsertion professionnelle et sociale.

Une Mise en Œuvre Efficace avec des Actions Concrètes

Pour atteindre ces objectifs, de nombreuses initiatives sont mises en place par la Ligue 35 :

  • Ateliers artistiques : Interventions de plasticiens, de comédiens ou de musiciens permettant aux personnes détenues d’explorer leur créativité.
  • Projets d’écriture et de lecture : Résidences d’auteurs, concours d’écriture et bibliothèques en prison pour encourager le rapport au livre et à l’écriture.
  • Projections et spectacles : Programmations cinématographiques et représentations théâtrales facilitant la pensée critique et la découverte de nouveaux horizons.
  • Pratiques culturelles numériques : Initiation aux outils multimédias et au numérique pour favoriser l’acquisition de compétences qui sont aujourd’hui indispensables à la réinsertion.

Ces actions sont toujours pensées et élaborées en concertation avec le service pénitentiaire, puis validées par la direction de l’Administration Pénitentiaire. Cette démarche garantit leur cohérence avec les enjeux de réinsertion et leur adaptation aux besoins spécifiques des publics concernés.

Au-delà des objectifs propres à chaque projet, leur mise en œuvre permet :

  • de favoriser des moments de coopération et de travail collectifs, renforçant les dynamiques de solidarité et d’échange entre les participants ;
  • d’encourager l’engagement et la persévérance à travers des réalisations concrètes, valorisant ainsi les efforts et le parcours individuel de chacun ;
  • de développer des compétences transférables utiles à la réinsertion, telles que la gestion du temps, la communication ou encore la capacité à travailler en équipe.
Photo : Nico M©

Une mobilisation Forte du Tissu Associatif Local

La programmation culturelle collabore avec des institutions renommées comme le TNB ou l’Opéra, mais la plupart des activités sont mises en place en partenariat avec les associations locales, qui jouent un rôle clé dans leur réalisation. En lien avec la Ligue de l’Enseignement 35 et le SPIP, ces associations favorisent la mise en œuvre de projets variés, permettant aux détenus d’élargir leurs horizons culturels et d’éviter une approche élitiste ou éloignée de leur réalité. Bien que ce ne soit pas leur mission principale, elles s’engagent, à l’image de la Ligue, à promouvoir l’égalité d’accès à la culture pour tous. Grâce à l’implication de professionnels du monde artistique et de médiateurs culturels, elles créent des passerelles entre l’intérieur et l’extérieur des prisons, contribuant ainsi à une dynamique d’ouverture et d’inclusion.

Quelques chiffres : 

Sur une année, l’action culturelle en milieu carcéral sur le département représente :

  • Nombre total d’actions culturelles menées : Environ 70 actions sur l’année.
  • Participation globale des détenus : Environ 800 participations enregistrées.
  • Types d’actions proposées : Actions ponctuelles, stage, ou ateliers réguliers : Ateliers artistiques, résidences d’auteurs, projections de films, spectacles vivants, pratiques numériques et interventions musicales.
  • Pourcentage de personnes détenues touchées : sur l’ensemble des actions, on peut estimer qu’environ 15 à 20% de la population carcérale du département est venue à une activité au moins une fois, et que 5% peuvent venir plus fréquemment (les jauges ne permettant pas d’accueillir tous les demandeurs).

Photo Nico M©

L’action culturelle : un tremplin vers la réinsertion

En offrant aux détenus un accès à la culture, l’action culturelle en milieu pénitentiaire s’affirme comme un véritable levier d’insertion. Elle permet de redonner confiance aux personnes incarcérées, de favoriser leur réflexion sur elles-mêmes et sur la société, et d’encourager leur engagement dans un projet de vie constructif. En cela, elle participe pleinement à la mission de réhabilitation portée par les pouvoirs publics, confirmant que la culture est un vecteur essentiel de transformation et de reconstruction individuelle.

 

Michèle HAMEL-GACHET, Vice-présidente déléguée à la culture à la Ligue de l’enseignement 35