Mercredi 9 juin 2021 s’est tenue l’assemblée générale annuelle de la Ligue de l’enseignement 35.
Retour sur les deux questions posées à Alice Guibert sur la culture en prison.
Alice, peux-tu nous parler du projet phare de 2020 ?
Le projet Argos a été mené avec une association affiliée, L’œil d’Oodaaq, durant 2020. L’artiste et l’association ont su s’adapter aux différents protocoles et confinements avec brio pour permettre une intervention de qualité. Durant deux semaines dans chaque établissement (CPR et CPRV), Estelle Chaigne a fait découvrir les techniques de photographie argentique et le développement (avec un studio mobile), en trouvant des méthodes pour ne pas montrer le visage des participant.e.s.
Ils ont également pu travailler et développer les photos en superposition afin de créer, entre leurs images à l’intérieur et un paysage à l’extérieur, un lien !
L’occasion également de laisser une trace, un livret retraçant l’activité du point de vue de l’artiste et les photographies des personnes détenues en superposition sur du papier calque.
Quelles adaptations générales ont été apportées durant la crise sanitaire ?
Nous avons lancé des gazettes culturelles par département reprenant des quizz, des conseils, des jeux, des recettes de cuisine.
Le but : composer une dizaine de pages avec différents sujets pour toucher un maximum de participant.e.s, hommes comme femmes. Cela a également permis de garder un lien avec nos partenaires culturels qui se sont pris au jeu d’écrire des articles, de partager des souvenirs, etc.
L’accès aux livres a été maintenu via le passage d’un chariot ambulant, nous avons également pu travailler plus profondément sur le réassort des ouvrages, le tri, l’équipement et réaménagement de ces lieux pour qu’ils soient (encore) plus chaleureux à leur réouverture.
Au CPRV, la chaîne vidéo interne a permis la transmission de contenus culturels via les partenaires (spectacles, concerts, courts-métrages, documentaires, films, informations à la population pénale…).